L’Open VLD nous avait habitué depuis plusieurs
années à des dérapages de plus en plus incontrôlés en matière de
néo-libéralisme, déviant de plus en plus sensiblement de la ligne d’un
libéralisme plus humaniste tel qu’incarné par Guy Verhofstadt.
Dès lors, les récentes
propositions de l’Open VLD, dans la bouche d’Alexander De Croo,
ont fait tomber les dernières écailles du verni de respectabilité que l’on
aurait encore voulu accorder à ce parti : augmenter la taxation des
revenus des chômeurs, des prépensionnés ainsi que des primes syndicales…
La stupidité de
la proposition se dispute avec sa vulgarité crasse et l’arrogance du parvenu
envers les plus fragiles d’entre nous à l’heure où l’ensemble des allocataires
sont soumis à la taille et la gabelle de la manière la plus rétrograde qui
soit.
L’Open VLD et son
ex-président sans légitimité autre que celle d’être un fils à papa (homme d’Etat d’envergure,
lui au moins), qui refusent mordicus depuis la formation de ce nouveau
gouvernement la moindre augmentation d’impôt envers les revenus des plus aisés,
n’hésitent pas une seule seconde à afficher la morgue de leur mépris de classe avec
cette proposition déshonorante !
Petit rappel des
« onbespreekbaar » de l’Open VLD ainsi que de la droite flamande et
francophone en Belgique:
- Refus de toute imposition sur les revenus du capital
- Refus de toute imposition sur les revenus locatifs (0% d’impôt à l’heure actuelle)
- Refus de toute imposition sur les stock options
- Refus de toute augmentation de l’imposition sur les revenus des entreprises (5,4% en moyenne alors qu’il devrait être de près de 34% normalement)…
Cumulées et
ajustées de manière adéquate, ces mesures rapporteraient des milliards d’Euros
à l’Etat belge sans pénaliser l’immense majorité de la population qui voit
l’accès gratuit à l’éducation de base s’étioler de plus en plus, le coût des
soins de santé augmenter, le prix des denrées alimentaires s’envoler, les
loyers décoller, les dépenses énergétiques exploser… et surtout tous les revenus
du travail diminuer de manière drastique. Au risque de mettre en danger l’accès
à des droits humains fondamentaux tels que l’éducation et la santé.
En effet, s’il
est vrai que les salaires n’ont plus été augmentés en valeur absolue depuis la
fin des années 1970 (ce qui fut compensé par la facilité d’accès au crédit à la
consommation dont nous payons maintenant la facture), aujourd'hui salariés et
allocataires sociaux voient leurs revenus concrètement réduits au travers de
mesures variées mais toujours vexatoires et indignes d’un pays dont le PIB ne
cesse de croître année après année, crise ou pas crise ! Près de 530
milliards de dollars pour 2011, en progrès par rapport à 2010 – tassement
prévu en 2012, mais pas de recul.
La véritable question
n’est donc pas le manque de ressources financières en Belgique pour répondre
adéquatement aux besoins de tous et offrir une éducation gratuite, des soins de
santé gratuits, ainsi que des logements de qualité pour tous, mais pourquoi se
fait-il que la richesse se concentre à un minuscule pôle de la société
(outrageusement défendu par Alexander De Croo et ses sbires de l’Open VLD)
tandis que les 99% de la population s’appauvrissent plus ou moins rapidement
par voie de conséquence ? Quelle société voulons-nous ? L’anarchie
néo-libérale mode De Croo ou une société partageuse et redistributrice,
promouvant le progrès social pour tous comme condition du progrès
économique ?
Oui, c’est un
choix profondément idéologique et donc politique. Pas de fatalité là-derrière!
L’espérance de
vie en bonne santé a diminué dans 8 pays européens dont l’Allemagne pour la première fois
depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la santé mentale et physique d’une
partie croissante de la population européenne est en train de se détériorer à
toute vitesse à mesure que l’onde d’impact de la crise se propage dans tous les
secteurs de la société.
Pensez-vous que
M. De Croo fasse le lien entre ces éléments objectifs et ses propositions de
taxation des plus pauvres et de coupes sombres dans les dépenses
publiques ?
Seule réponse de
l’Open VLD : couper et couper encore plus dans les dépenses publiques et
augmenter la pression fiscale sur les plus démunis… Faisant semblant de ne pas
voir que l’Etat (à tous les niveaux de pouvoir) est le premier investisseur en
Belgique !
En effet, rien ne
reste dans les caisses de l’Etat : tout part dans l’économie réelle. Des
dépenses d’investissement en travaux publics en passant par les salaires des
fonctionnaires, les dépenses en soins de santé (en vérité un investissement sur
la bonne santé de la population favorisant sa résilience et sa productivité)
jusqu’aux revenus des allocataires sociaux de toutes sortes : tout repart
dans la consommation, les frais de fonctionnement et donc la production.
Réduire les
dépenses de l’Etat, c’est contracter la demande, donc les revenus des
entreprises (en particulier des PME créatrices de richesse et d’emploi soi-disant
au cœur des préoccupations de l’Open VLD et du MR) et donc les recettes de
l’Etat. Avec pour conséquence que l’endettement de celui-ci s’envole de plus
belle…
Tout le contraire
de ce qu’il faut faire pour sortir de la crise selon un nombre croissant
d’économistes : augmenter le salaire minimum, relever progressivement les
allocations sociales de toutes sortes, taxer les revenus du capital (mobiliers
et immobiliers) à hauteur des revenus du travail, développer un programme
massif d’investissement pour un futur vert et la formation aux nouveaux métiers
que cela implique… Entre autres solutions possibles qui ne demandent pour
exister que de passer la muraille idéologique néo-libérale et l’impuissance
politique (construite !) qui ont saisi tant la droite de gouvernement que
les sociaux-démocrates depuis deux décennies au moins.
Stupidité,
vulgarité, aveuglement, mépris : Alexander Croo et l’Open VLD sont devenus
les archétypes des politiciens valets de l’oligarchie néo-libérale.
Concédons-leur
l’unique mérite de révéler l’obscénité du système actuel.
A quand un réveil
d’une vraie gauche en Flandre et en Wallonie pour leur remettre les idées en place
– car le MR, en effet, ne courre pas loin derrière.
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